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![]() iciHaïti - Social : La sécurité alimentaire s’est détériorée dans tout le pays 05/08/2025 09:11:14
Haïti continue de faire face à une insécurité alimentaire aiguë dans un contexte d’effondrement institutionnel et d’escalade de la violence des gangs. Malgré les récoltes printanières de juin à juillet, qui ont permis aux ménages ruraux d’accéder à leur propre production et d’améliorer légèrement leur consommation alimentaire, une dégradation de la sécurité alimentaire est attendue dans tout le pays entre juillet et décembre 2025, principalement en raison de l’intensification de la violence des gangs et de son impact sur les activités génératrices de revenus, l’accès aux terres agricoles, ainsi que l’approvisionnement et le fonctionnement des marchés. L’insécurité alimentaire devrait être particulièrement grave pour les personnes déplacées internes vivant dans des sites, les ménages très pauvres des zones touchées par les attaques des gangs – en particulier la zone métropolitaine de Port-au-Prince, le Bas-Artibonite et le département du Centre – ainsi que pour les ménages très pauvres de l’Ouest, du Nord-Ouest et de la Grand’Anse, ce qui en fait des populations les plus préoccupantes. La violence s’est étendue au département du Centre depuis mars 2025. Des gangs armés ont mené des attaques dans les communes de Mirebalais, Saut-d’Eau et, plus récemment, Lascahobas. Cette extension a provoqué de nouveaux déplacements de population vers des zones comme Hinche, Belladère et le Nord. En juin 2025, le nombre total de personnes déplacées atteignait près de 1,3 million, soit une augmentation de 24% par rapport à décembre 2024. De plus, suite aux attaques du gang « Kokorat sans ras » dans l’Artibonite, plus précisément dans les communes de Dessalines et de Verrettes, le 16 juillet, près de 15,000 personnes ont été déplacées, la plupart cherchant refuge auprès de familles d’accueil. Ces déplacements exercent une pression considérable sur les familles d’accueil, notamment en milieu rural, et sur les abris urbains improvisés, privés d’accès à l’eau, aux soins de santé et à la nourriture. La zone métropolitaine de Port-au-Prince demeure l’épicentre des violences, où la plupart des personnes déplacées vivent dans des sites de fortune dans des conditions alarmantes, telles que le manque de nourriture et de revenus, et l’épuisement des moyens de subsistance, entre autres difficultés. De plus, les expulsions d’haïtiens, près de 136,000 personnes entre janvier et juin 2025, dont 98 % provenaient de République dominicaine (et d’autres des États-Unis, des Bahamas et des îles Turques-et-Caïques), accentuent la pression sur les communautés locales. Ces rapatriés sont confrontés à des moyens de subsistance limités, poussant certains jeunes chômeurs à rejoindre des gangs armés, alimentant ainsi un cercle vicieux de violence. La dégradation de la situation sécuritaire a également perturbé l’activité commerciale, formelle et informelle, qui représentent ensemble les deux tiers de l’économie nationale. Les gangs armés ont renforcé leur contrôle sur les principales voies d’approvisionnement, notamment les routes nationales 1 et 2, imposant des péages sur les produits de première nécessité et limitant considérablement l’accès physique et économique à la nourriture. Les marchés du centre-ville de Port-au-Prince, notamment celui de Croix-des-Bossales, restent dysfonctionnels, obligeant les détaillants à se relocaliser vers des zones comme Pétion-Ville et Delmas. Les produits locaux atteignent difficilement la capitale, ce qui entraîne des hausses de prix et une réduction significative des marges bénéficiaires des agriculteurs. Les prix des denrées alimentaires de base restent très élevés, sous l’effet conjugué de l’inflation et de la rareté des produits locaux. L’inflation alimentaire est restée supérieure à 31% en glissement annuel au premier semestre 2025, dépassant l’inflation globale, qui oscillait entre 20 et 30 %. Dans ce contexte, l’accès économique à la nourriture est gravement compromis, en particulier pour les ménages urbains pauvres dont les revenus diminuent rapidement. Les zones les plus durement touchées sont celles où l’activité économique a été paralysée par la violence, comme Port-au-Prince, Croix-des-Bouquets et Delmas, ainsi que les communes rurales où les gangs contrôlent les routes commerciales. Juillet coïncide avec la période des récoltes de printemps, notamment dans les départements du Sud, de la Grand’Anse, du Nord, de l’Artibonite et des Nippes. IH/ iciHaïti
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